Résumé :
Vous trouverez ci-dessous un argumentaire concernant le centre du projet. Dans la transversalité que le projet propose en principe et en acte, le centre en est le public et non l'art. L'art et la culture cinématographique sont les supports d'un travail solidaire.
L’axe de notre projet
Notre projet s’appuie au premier chef sur la reconnaissance de ce qui fait lien par l’image. A condition de réaffirmer le cinéma dans la double direction de son dispositif : l’image filmique ET la réception par des publics de cette image. Le choix de ce rééquilibrage est au cœur de notre projet : que les spectateurs puissent entrer « en mode lecture à propos du film», de conscience, de méditation et d’action à son occasion. « Lire et faire » plutôt que « voir et consommer », pour prendre consistance, affirmer les subjectivités dans leur rapport aux autres, au monde, à son contexte. Pour donner de l’espace dans la collectivité. A l’inverse, si le centre de gravité du projet est le public, la mise en rapport pour les personnes, du film avec soi, les autres et le monde, ne peut s’établir, sans la considération puissante de la dimension artistique du cinéma.
Tout ceci est réfléchi, formalisé, incarné depuis 5 ans.
Le film - mais aussi bien la séance autour du film que nous proposons, constitue ce cadre paisible d’échanges et de partage de savoirs. Ainsi que les ateliers de sensibilisation et de pratique que nous envisageons avec nos partenaires, de façon à ce que soit mis en rapport l’acte de lecture de l’image avec son acte d’écriture. (Animés par Makiz'art et Anim'age - voir le projet ).
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Pourquoi le spectateur est-il sensible par exemple au film Le chien jaune de Mongolie que nous avons projeté l’an passé au ciné-club que nous avons mis en place au restaurant social ? Parce que c’est sous le signe de la mise en rapport, du lien, en conciliation des différents, que tout se construit dans ses évènements. Le film apporte du lien entre les éléments les plus opposés et les plus déchirants. Dans un contexte où ces bergers mongols sont dans un risque mais ne se perdent pas, ils réassurent le lien entre eux, et eux et le monde.
C’est une situation dans laquelle le spectateur peut se projeter. Parce qu’elle est le schème de tout rapport de soi avec les autres et le monde. Situation, projection - ou identification même-, sur lesquelles la séance de lecture du film trouve matière pour amener la réflexion, la parole, l’échange. Et à terme des actes, c’est notre finalité. Méditation et action.
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La sagesse de l’image est de mettre en conscience et en rapport ces dimensions à l’occasion du film. C’est possible parce que partageable, chacun à la place qu’il occupe et dans l’affirmation de cette place. Nous sommes engagés dans cette possibilité qui n’a rien d’évident - étant à construire, en adaptation aux gens, aux publics et au contexte de la structure qui les accueille. En perspective nous savons qu’il y a la simplicité des rapports, la beauté humaine, la dimension créatrice d’invention présente en chacun et collectivement, pour faire advenir la société sans violence.
Le film apporte du lien et le spectateur y est sensible. A partir de là nous pouvons ouvrir un dialogue entre le film, les personnes, le collectif – et bien sûr nous, qui le traduisons. Cela forme un cadre.
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De l’art et du lien. Si vous lisez le compte rendu de la séance de ciné-club du restaurant social de vendredi dernier vous en trouverez une incarnation (Les échanges ne sont pas tous exprimés) : http://cineclubdelasagesse.blogspot.com/2009/05/realise-par-jack-arnold-avec-grant.html
Et si vous reprenez le projet « Du cinéma pour la solidarité », vous y reconnaîtrez cet axe.
(Interpellation du Conseil Général Loire Atlantique et de la Dasi (CCAS de Nantes). Du 3 juin 2009)
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